Note à l'intention des lecteurs du site
Les formations en hydrotomie percutanée sont toujours suspendues en France en attendant la décision en appel de la Chambre disciplinaire du Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM).En conséquence les formations reprendront à l'étranger au cours de l'année 2025. Les praticiens intéressés devront nous communiquer leurs coordonnées afin d'être contactés par notre secrétariat. Nous vous invitons à consulter régulièrement le site internet pour le lieu et les dates ultérieures.
Décision du conseil d’État en date du 10 octobre 2024 pour les Infirmiers
Le conseil d’État a décidé en date du 11 octobre 2024 d'annuler la décision du 11 mai 2023 de la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des infirmiers (CNOI) concernant l'interdiction de la pratique de l'hydrotomie percutanée qui prononçait une injonction à l'endroit du CNOI. : " Une telle injonction ne pouvait se rattacher à aucun des pouvoirs dont disposent les chambres disciplinaires pour remplir leur office. Il en résulte qu'en adressant au CNOI l'injonction litigieuse, la chambre disciplinaire a méconnu son office. Il y a lieu, par suite, d'annuler sa décision en tant qu'elle prononce cette injonction à l'encontre du Conseil national de l'ordre des infirmiers. " En d'autres termes, comme confirmé en appel, la chambre disciplinaire nationale de l'ordre des infirmiers a outrepassé son rôle et sa mission en s'immisçant dans une méthode thérapeutique médicale (l'hydrotomie percutanée). Nous attendons maintenant la décision en appel pour les médecins. En conséquence, rien n’interdit à un Infirmier de pratiquer des injections intradermiques ou sous-cutanées sur prescription médicale, selon la nomenclature NGAP.PRATIQUE MÉDICALE D’INJECTION LOCO RÉGIONALE À VISÉE THÉRAPEUTIQUE
L’hydrotomie percutanée utilise deux techniques largement éprouvées depuis plusieurs décennies :
La mésothérapie (CODE : ANLB 003 Séance de mésothérapie à visée antalgique)
Initiée par le Dr Michel Pistor consiste en l’injection de médicaments « très peu, rarement et au bon endroit » afin de limiter les effets indésirables des médicaments.
Depuis 1997, ce dernier a encouragé dans son ouvrage « Mésothérapie pratique » (aux éditions Masson 1998 p.190-191) le développement de la mésothérapie de surface ou hydrotomie percutanéecomme mésothérapie du futur “Véritable lavage cellulaire” ou “washout”.
La Mésothérapie a été reconnue par l’Académie de Médecine en 1987, par l’ANAES en 2001 et par l’ordre national des Médecins en 2002, et elle est enseignée dans les facultés de Paris, Bordeaux, Lyon et Dijon.
L’hypodermoclyse (CODE : AMI 9 – AMI 14)
Injection sous cutanée d’une grande quantité de solutés physiologiques. Elle permet de traiter les grandes surfaces à perfuser (NACL 0,9% ou glucosé 5%)avec des médicaments :
Électrolytes, minéraux traces, vitamines hydrosolubles et liposolubles, acides aminés…
Indication : hydratation et nutrition du sujet âgé en gériatrie et oncologie, soins palliatifs.
Cette technique couramment utilisée a fait l’objet de nombreuses publications scientifiques (voir les références bibliographiques).
L’hydrotomie percutanée utilise les procédés allopathiques de la médecine conventionnelle dans des conditions d’efficacité et de sécurité optimisées (profondeur d’injection, produits utilisés, grandes dilutions et petites doses) en diminuant très nettement les effets indésirables des médicaments du fait de leur administration locale. Il s’agit d’une technique de mésothérapie très diluée issue de la recherche en cabinet médical et développée au cours de ces dernières décennies. Elle permet également de traiter les véritables causes de la maladie sur le plan pharmacologique (hydratation, micronutrition, régénération, détoxication, vaccination).
Mode d’administration par voie percutanée pour :
– Hydratation extra-cellulaire
– Micronutrition (médecine régénérative)
– Véhicule d’apport thérapeutique.
Termes équivalents :
– Grandes dilutions
– Mésothérapie de surface (Perfusion sous-cutanée)
– Hydrotomie percutannée
La SIHP est seule habilitée à assurer la formation des praticiens dans un cadre médical et dégage toute responsabilité en cas d’exercice illégal de la médecine.
État actuel de la nomenclature
Les injections loco-régionales à visée thérapeutique regroupent trois techniques selon les profondeurs d’injections.
Ces actes entrent dans le cadre de la classification commune des actes médicaux (CCAM) et sont donc validés.
Sur le plan profond :
L’infiltration intra-articulaire de corticoïdes ou d’acide hyaluronique, effectuée le plus souvent par les rhumatologues ou les radiologues interventionnels.
- CODE : AHLB011
LIBELLE : Infiltration thérapeutique de nerf spinal à l’émergence rachidienne, sans guidage - CODE : AFLB007
LIBELLE : Injection thérapeutique péridurale [épidurale] d’agent pharmacologique, sans guidage - CODE : MZLB001
LIBELLE : Injection thérapeutique d’agent pharmacologique dans une articulation ou une bourse séreuse du membre supérieur, par voie transcutanée sans guidage - CODE : NZLB001
LIBELLE : Injection thérapeutique d’agent pharmacologique dans une articulation ou une bourse séreuse du membre inférieur, par voie transcutanée sans guidage
En médecine générale, pour la sécurité du patient, l’injection pharmacologique ne se fera pas dans l’articulation au niveau péridural ou dans la bourse séreuse (car il existe un risque sans guidage d’effraction vasculaire ou de lésion nerveuse, tendineuse ou ligamentaire) mais autour de l’articulation, à distance pour sécuriser l’acte au cabinet de médecine générale (exemple : rachis cervical).
L’hydrotomie percutanée n’injecte pas de corticoïdes retards (risques d’effets secondaires et nombre d’injections limité à 2 à 3 fois par an) ni d’acide hyaluronique dans l’articulation mais du sérum physiologique en projection orthogonale de l’articulation (NACL 0,9%) conformément à son AMM :
- Hydratation extra cellulaire
- Véhicule pour apport thérapeutique
- Rééquilibration ionique par apport de chlorure et de sodium
Sur le plan moyen :
L’hypodermoclyse ou perfusion sous-cutanée continue ou discontinue de grandes quantités de sérum physiologique et de médicaments, effectuée par des infirmier(ères) en ville, à l’hôpital ou en EHPAD.
- CODE : AMI9
LIBELLE : Pose de perfusion d’une durée inférieure ou égale à une heure - CODE : AMI14
LIBELLE : Pose de perfusion d’une durée supérieure à une heure
Sur le plan superficiel :
La mésothérapie ou injection intradermique de médicaments en très petites doses, effectuée le plus souvent par des médecins généralistes.
- CODE : ANLB003
LIBELLE : Séance de mésothérapie à visée antalgique
L’hydrotomie percutanée constitue une pratique professionnelle “hybride” d’injection locale en médecine générale entrant dans le cadre des actes énumérés ci-dessus, cotés à la classification commune des actes médicaux (CCAM) et déjà éprouvés depuis plusieurs décennies.
Le « coussin d’hydrotomie » constitue un véhicule d’apport thérapeutique selon son volume d’injection, entre les plans profonds et superficiels dans le cadre de l’AMM, du sérum physiologique (Nacl 0,9%).
En fait l’hydrotomie percutanée permet de différencier ces actes techniques d’injection selon deux critères :
- La profondeur de l’injection sous cutanée (12mm) ou intra dermique (4mm) selon la région concernée : rachis, épaule, genoux, doigts…
- Le volume d’injection entre 5ml et 500ml.

Toujours selon les mêmes critères l’injection varie :
- De l’injection simple à plusieurs injections,
- Pouvant évoluer à la perfusion sous cutanée multipoints pour des grandes surfaces (mésothérapie de surface : rachis)
En outre l’hydrotomie percutanée utilise des infiltrations locales périphériques d’anesthésiques locaux à visée antalgique (xylocaïne ou procaïne) à des doses faibles avec le Nacl 0,9% (technique tumescente utilisée en médecine esthétique) : création du coussin d’hydrotomie ciblé sur la lésion. Cette technique est utilisée par tous les praticiens, depuis plusieurs décennies, notamment en médecine générale pour effectuer des petits actes médico-chirurgicaux (points de suture ou ablation de petites lésions…).
L’Hydrotomie percutanée reconnaît 3 principes sur le plan médico-légal :
- La validité de l’injection locale qui est une technique déjà éprouvée (acte coté à la CCAM).
- L’utilisation d’agents pharmacologiques locaux à visée thérapeutiques selon leur AMM (Vidal).
- La liberté et l’indépendance de la prescription du médecin dans son périmètre d’exercice professionnel et dans le cadre de l’expertise du dossier médical du patient et de son parcours thérapeutique (article R.4127-8 du CSP).
- Le libre choix du patient pour son médecin (article R.4127-6 du CSP).
Intérêt de la technique
Dans la majorité des cas la solution chez ces patients n’est pas chirurgicale.
En cas d’échec des traitements conventionnels (rééducation, antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations rachidiennes…) la symptomatologie douloureuse est liée à une déshydratation discale et souvent à un écrasement du disque par les plateaux vertébraux sus et sous jacents (signal Modic à l’IRM).
L’hydratation des disques intervertébraux viserait à améliorer la statique vertébrale avec un rééquilibrage axial loco régional sur plusieurs vertèbres avec meilleure répartition des forces de projection sur le plan biodynamique.
L’arthrose est une maladie dégénérative constituant une dégénérescence ostéo-articulaire rapprochant les contacts osseux avec comme conséquence la disparition des disques ou du cartilage : problème hydro-mécanique.
Le processus arthrosique relève de modifications biologiques et biochimiques au niveau ostéoarticulaire. L’inflammation mécanique qui en résulte correspond à la sécrétion de médiateurs chimiques, les cytokines, substances pro-inflammatoires (prostaglandines, interleukines, TNF alpha, et métallo protéases…).
Les médiateurs vont entraîner une modification de l’homéostasie loco-régionale, ce qui correspond à des variations physico-chimiques ostéo articulaires (PH, osmolarité articulaire) avec troubles de l’osmolalité intra et extra-cellulaire, intra et extravasculaire et de l’eau selon la loi des membranes semi-perméables (équilibre de Donnan). Il va en résulter les signes cliniques de l’inflammation (douleur, rougeur, chaleur, tuméfaction).

1 ) une déshydratation discale avec pincement discal ou discopathie à l’IRM sous forme d’hyposignal
2 ) un œdème des plateaux vertébraux sus et sous jacents avec phénomènes congestifs douloureux (selon la classification Modic).
Avec l’injection des solutions salines physiologiques en grande quantité, l’hydrotomie percutanée va pouvoir rétablir un équilibre « iso-osmotique » régularisant ainsi l’osmolalité et « l’hypertonie inflammatoire ». Disons plus simplement que « l’eau éteint le feu » avec l’effet des grandes dilutions.
Les antalgiques opioïdes (grade 2) ou morphiniques (grade 3) fréquemment utilisés, risquent le déclenchement d’une accoutumance avec pharmaco-dépendance à moyen et long terme. De même les antiépileptiques diminuent le seuil de perception de la douleur avec de nombreux effets secondaires. Ces médicaments traitent le symptôme de la douleur sans traiter la cause hydromécanique régissant la plasticité des rapports ostéoarticulaires (os, cartilage, disques, nerfs, tendons, ligaments, liquide synovial…)





